Le maté fait partie intégrante de l’identité nationale de l’Amérique du Sud. Particulièrement en Argentine, au Paraguay, en Uruguay et dans les états du sud du Brésil. Il faut savoir que la journée nationale du maté est célébrée le 30 novembre en Argentine, le 11 octobre au Paraguay et le 12 octobre en Uruguay. Soit à quelques jours d’écarts, ce qui en dit long sur les origines communes de cette boisson pour les pays d’Amérique Latine.

La plante à partir de laquelle est fabriqué le yerba mate, l’Ilex paraguariensis, est originaire des régions subtropicales et tempérées d’Amérique du Sud, grosso modo aux abords du tropique du Capricorne. Mais, quel pays est le pays du maté par excellence ? Cette question fait l’objet d’une dispute séculaire, et ne semble pas trouver d’issue. Voici comment cette boisson étonnante est bue de différentes manières dans chacuns de ces pays.

Les populations indigènes de la région consommaient déjà cette plante de différentes manières et à différentes fins. Mais ce sont les Espagnols qui ont laissé les premières traces écrites de sa consommation. En fait, plusieurs textes espagnols du XVIe siècle prétendent que le produit était connu sous le nom de « yerba del Paraguay » parce qu’il venait de là. Cependant, les prétendues propriétés surnaturelles qui lui sont attribuées ont conduit à l’interdiction de la boisson en 1610… et cela a duré 20 ans !

Aujourd’hui, non seulement il n’est plus considéré comme une « boisson du diable », mais le Paraguay est devenu une référence pour le maté froid (ou plus communément appelé “téréré”). Le 14 octobre 2018, le Paraguay a obtenu le record Guinness de la plus grande tournée de « tereré »au monde, à laquelle ont participé 1 332 personnes.

L’Argentine est le pays qui produit et exporte le plus de yerba maté. Au cours des cinq dernières années, l’Argentine a produit 777 000 tonnes de feuilles vertes, selon un rapport de l’INYM en 2018. Ce rapport nous apprend également que 35 000 tonnes en moyenne de yerba maté sont exportées chaque année d’Argentine. Les principales destinations étant la Syrie (72 %), le Chili (14 %), le Liban, la France (4 %) et les États-Unis (2 %). De plus, c’est le pays qui possède la plus grande superficie de cultures de yerba mate, soit 165 000 hectares. Il est suivi de loin par le Brésil (85 000) et le Paraguay (35 000).

Mais ces chiffres n’expliquent pas à eux seuls pourquoi, il est internationalement associé à l’Argentine. C’est peut-être parce que l’Argentine ne compte pas moins que le pape Francisco comme ambassadeur occasionnel du maté au niveau international et des stars du football de haut niveau comme Messi, Di Maria, Maradona, Dybala, entre autres.

En termes d’image extérieure, c’est le plus connu des quatre pays pour sa large consommation et pour être celui qui a le plus travaillé sur les marchés extérieurs. Avec des actions de promotion dans différentes foires alimentaires internationales dans des pays comme l’Allemagne ou les États-Unis et l’Asie.

En Argentine, le maté a plus de tiges, il est généralement bu chaud, et certains ajoutent du sucre (bien que sa version traditionnelle est considérée comme amère).

En ce qui concerne la consommation par habitant, le plus petit pays est le matero : l’Uruguay. C’est dans ce petit pays d’environ 3 millions d’habitants que l’on enregistre la plus forte consommation de yerba maté par personne, avec 8 kilos par an (alors qu’en Argentine, elle se situe entre 6 et 7).

Même si les coutumes entourant cette infusion se sont répandues à travers les siècles et les pays, il existe en Uruguay une particularité qui la distingue : les Uruguayens boivent du maté en se déplaçant avec un thermos sous le bras et le maté à la main. Même les Argentins, avec toutes leurs statistiques de leadership en yerba mate, sont impressionnés de voir des Uruguayens faire du vélo et boire du mate en même temps. En Argentine, boire du maté dans un environnement calme et/ou de préparation à une activité importante par la suite (étude, exercice physique).

La coutume très répandue en Uruguay de boire du maté dans la rue trouve son origine dans la résistance au dernier gouvernement militaire et dans la migration vers Montevideo.

Dans le sud du Brésil, les gens boivent du « chimarrão », le fameux maté brésilien. Contrairement à la yerba argentine, plus épaisse et plus collante, la yerba brésilienne est plus fine (avec des feuilles bien écrasées) et de couleur vert vif.

Dans le sud du Brésil, le maté est généralement servi comme « boisson communautaire ». Bien que certains amateurs en boivent toute la journée, même lorsqu’ils sont seuls. La consommation fréquente, surtout lorsque la famille se réunit, devient pratiquement une fête pour les visiteurs ou les invités à leur arrivée : c’est un symbole de l’hospitalité du Sud pour ceux qui arrivent comme hôtes dans une maison de cette région. Puisqu’ils sont invariablement accueillis avec un maté. En outre, le chimarrão est bien connu au Brésil comme une option saine pour le café ou le thé, en raison de ses propriétés oxydantes, diurétiques et énergisantes. En effet, le célèbre mannequin brésilien de Victoria’s Secret, Gisele Bündchen, a fait sensation il y a quelques années lorsqu’elle a montré à tout le monde sa boisson magique qui n’était nul autre que le maté.

Nous pouvons passer des heures à débattre du vainqueur de cet hypothétique concours : l’original, le plus connu ou le plus buveur? C’est l’éternel débat entre les frères Latino. Car s’il y a une chose qui est claire dans la région, c’est que le maté continue à représenter la camaraderie. Mais aussi clairement influencé un élément unificateur de la fraternité sud-américaine.

Et vous, quel pays pensez-vous être le roi du maté ? N’hésitez pas à nous écrire !

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